Papiers d’Arménies est né il y a 25 ans d’une solide amitié entre les cinq membres du groupe, tous issus de la diaspora arménienne. Comme toute bande de copains, ils se retrouvent à différents moments de la vie pour partager, échanger et aussi déguster des plats typiques du pays. Ils répètent dans un endroit insolite : l’épicerie Ararat à Alfortville au cœur du Val-de-Marne, parmi les odeurs des épices d’Orient et les milles autres saveurs d’Arménie. Ils tirent de ces moments intimes leurs inspirations, leurs compositions, leurs arrangements et le sens de leur musique.
L’Arménie possède un ancien et très fort héritage culturel qui a permis de maintenir l’identité d’un peuple au destin particulièrement tourmenté. La musique populaire, telle qu’elle se présente actuellement, nous est parvenue par transmission orale. Ses contours mélodiques, ses rythmes, ses intonations poétiques sont la marque d’un répertoire original qui se répartit en trois genres principaux : la chanson paysanne, la musique citadine, et les chansons de bardes qui à l’instar de nos troubadours, étaient des musiciens, chanteurs et poètes qui parcouraient la Transcaucasie.
Là où la tradition voit le jour, elle grandit, mûrit, décline, et renait quelques part, suivant le cycle de la vie. Les musiciens de Papiers d’Arménies puisent dans leurs racines communes et s’enrichissent de leurs cultures multiples pour restituer un parcours musical qui suit les pas de l’exil du peuple arménien : ballades de Géorgie, romances d’Anatolie, improvisations inspirées des mughams orientaux, jusqu’à la Grèce, terre d’accueil de milliers d’arméniens arrivés dans les années 1920, peuplant les quartiers pauvres d’Athènes et de Thessalonique, et vibrant au son du rebetiko.
Au souffle saisissant du doudouk, dont la musique a été proclamée patrimoine culturel immatériel de l’humanité, se joint le son déchirant du kamantcha ; on passe du rire aux larmes pour qu’enfin l’accordéon et le bouzouki ramènent la joie et consolent les âmes en peine.
Papiers d’Arménies s’écrit avec un « s », affirmant la volonté du groupe de délaisser les frontières au profit d’une grande Arménie, enfouie ou magnifiée, vivante et plurielle, d’où jaillit une musique profonde, empreinte d’histoires, d’amitié, d’hospitalité, de saveurs épicées, et de moments de fête jusqu’au petit matin.
Artistes :
Aret Derderyan : accordéon
Gérard Carcian : kamantcha (vièle a pique)
Dan Gharibian : guitare, bouzouki, chant
Macha Gharibian : chant
Arayik Bartikyan : doudouk (hautbois arménien)
en concert le 24 juillet